La première image ?
En fait, nous ne la connaissons pas, parce que nous ne pouvons pas nous en rappeler. Je n’ai jamais senti le besoin de m’inventer un souvenir de la première image et je n’ai pas eu de rêves dans ce sens. Du moins jusqu’à maintenant.
Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?
Godzilla, où ma grand-mère m'a emmené lorsque j'avais 5 ans et où elle a découvert que j'étais myope. Donc j'ai vu le film comme à travers un brouillard et j'ai été deux fois plus effrayé.
Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?
La Ciociara[la Paysanne aux pieds nus, de Vittorio de Sica, ndlr], à cause de la scène du viol de Sofia Loren.
Une scène fétiche, ou une scène qui vous hante ?
La séquence finale de Gertrud de Carl Theodor Dreyer.
Vous dirigez un remake…
Non, pas de remake.
Le film que vous avez le plus vu (à la télé ou en salles) ?
Probablement le Guépard de Visconti.
Un photographe dont vous auriez aimé qu’il fasse du cinéma ?
Daido Moriyama.
Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?
Dans mon cas, le rire le plus intelligent, c’est toujours Jacques Tati qui l’a provoqué.
Un rêve qui pourrait être un scénario ?
Pareil à ce qu’est le poème en prose dans la littérature, l’onirisme dans le cinéma est un genre extrêmement difficile. Les grands maîtres restent Baudelaire d’un côté et Tarkovski de l’autre. Mais leurs épigones sont insupportables.
Votre vie devient un biopic (biographie filmée). Qui dans votre rôle ? Et qui derrière la caméra ?
Je ne sais pas quoi vous répondre. En tout cas, je prendrai soin de ne pas laisser derrière suffisamment d’images de moi, pour qu’il n’y ait personne qui veuille essayer un jour de faire de ces images mon «autobiographie»…
Le personnage qui vous fait le plus rêver ?
Audrey Hepburn dans le rôle de Holly Golightly, dans Breakfast at Tiffany's.
Le cinéaste absolu à vos yeux ?
Stanley Kubrick.
Le film que vous êtes le seul à connaître ?
The Beatles Project, que je prépare actuellement.
Une réplique que vous connaissez par cœur ?
A la place d'une réplique, je vais vous dire une proposition de Dostoïevski : «Dans le mal, l'h