C’est un réflexe vieux comme la VHS. Dès lors qu’un film n’a pas les honneurs d’une sortie en salles, une large partie du public a tendance à penser qu’il ne vaut pas un clou. Une idée reçue qui s’accroche, en dépit du développement prospère de la vidéo à la demande (VOD) et des usages de toute une génération versée dans la consommation, illégale ou non, de films en version numérique à domicile, sans que cela ne constitue pour autant un gage fiable de qualité.
A cet égard, la récente sortie française de la Conspiration directement en VOD et en DVD est un cas de figure exemplaire. A partir d'un scénario de James D. Solomon et de Gregory Bernstein, le film retrace, pas à pas, le procès qui a envoyé à la potence les complices de John Wilkes Booth, l'assassin de Lincoln en 1865. Parmi ceux-ci, Mary Surratt (Robin Wright dans un de ses meilleurs rôles), la première femme de l'histoire des Etats-Unis à subir l'exécution capitale. Outre la présence au générique de quelques solides valeurs du box-office (James McAvoy, Kevin Kline, Evan Rachel Wood, Tom Wilkinson…), c'est surtout le nom du réalisateur qui surprend : Robert Redford, 75 ans, dont la carrière d'acteur et de cinéaste n'a sans doute jamais connu ce cas de figure.
«Bavard». Selon le distributeur français du film, CTV International, la question est avant tout économique. Sortir un film en salles coûte cher, sans même parler de la campagne de promotion qui doit l'accompagner. Or, il s'agit d'un sujet