C’est une affaire entendue, le crime s’épanouit fort bien en zone rurale et même au-delà du cercle polaire. Le jeune réalisateur Andrew Okpeaha MacLean, originaire de la riante bourgade de Barrow, Alaska (4 860 habitants au début du film, moins 1 au bout d’une demi-heure), en offre une nouvelle démonstration avec ce premier long métrage dans lequel il déroule une petite mécanique de claustrophobie noire, sur fond immaculé de banquise. Dans ce patelin au bout de nulle part, il décrit par le menu ce qui a probablement constitué l’essentiel de sa folle jeunesse.
Couteau. D'un côté, en guise de mode de vie à perpétuité, les vestiges d'une culture inuit rongée aux mites à base de cuisine à l'huile de phoque et de parties de chasse en motoneige. De l'autre, un ennui poisseux, une poignée de copains avec lesquels on rêve de musique rap en fumant des pétards dans le blizzard, en sachant que tout ça va se terminer, quelques années plus tard, entre chômage endémique, mariage précoce et alcoolisme méthodique voire, pour les moins chanceux, dans un nuage emboucané de meth. Tout cela n'est déjà pas bien folichon, mais quand un jeune homme écope d'un coup de couteau fatal à la suite d'une dispute ridicule, les faméliques illusions de l'adolescence s'évanouissent pour de bon.
Le polar polaire est un motif qui a, depuis quelques années, la cotedans le cinéma indépendant américain calibré pour Sundance. Frozen River de Courtney Hunt ou, dans une version tout aussi réf