La mythologie habituelle des guerres afghanes : le vent, le sable, l'éprouvante poussière, l'insoutenable chaleur, le sentiment d'être perdu dans le grand nulle part, le discours du colonel pour galvaniser les troupes, les hélicoptères qui les emportent, la patrouille qui cherche son chemin entre mines et snipers, l'ennemi introuvable, bientôt les premières rafales, le premier marine qui tombe… Ces séquences, on les a déjà vues dans des documentaires, souvent excellents, comme l'extraordinaire film danois Armadillo. Mais ici, on va explorer encore plus en profondeur les entrailles de cette guerre, la plus asymétrique de l'histoire, entre l'armée la plus puissante du monde et des bandes de gueux fanatiques qui ont pour nom taliban. Les images s'attardent, les plans sont très longs, les visages détaillés et, surtout, s'est estompée la distance entre la caméra et l'action. On se sent happé, pris dans l'engrenage du combat, coincé dans la bataille.
L'offensive se déroule dans le Helmand, une région désertique du sud de l'Afghanistan et un joli coin d'enfer. Les trois premières lettres du nom de la province, déjà, le promettent. Et, avec la compagnie Echo du 2e bataillon du régiment des marines, on va effectivement traverser l'Achéron.
Pantin. Changement de décor, de l'autre côté de l'Atlantique, dans un monde de souffrances extrêmes, celui du sergent Nathan Harris. On l'avait vu à la tête de son unité. On le retrouve grièvement blessé, hanche é