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Libération
Critique

Bisbilles et le secret de Nim

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Un touchant docu retrace la destinée d’un chimpanzé éduqué comme un humain.
publié le 11 janvier 2012 à 0h00

Celles et ceux qui auront eu la mauvaise idée, l'été dernier, d'aller voir la Planète des singes, les origines, le poussif film de Rupert Wyatt saturé d'effets numériques, découvriront qu'il existait un prequel au prequel : le Projet Nim. Ou comment l'histoire authentique d'un chimpanzé élevé comme un humain de 1973 à 2000 (année de sa mort) a explicitement influencé l'écriture du scénario de (science-)fiction, jusqu'au quasi copié-collé de certains profils et situations.

Le Projet Nim a ceci de remarquable que, glissé comme une peau de banane au beau milieu des success stories scientifiques, il démontre comment une initiative a priori réussie va se muer en échec, simplement car ses instigateurs ont oublié un truisme essentiel : de même que l'homme est un loup pour l'homme, le singe, lui reste un animal, quand bien même on l'entraînera à aller aux toilettes, ou on le laissera tirer sur un joint. Des limites de l'anthropomorphisme in vivo - et de l'inconséquence humaine afférente -, James Marsh fait une démonstration dépolie à travers le sort contre-nature d'un bébé primate à qui, un jour, on imagine inculquer la même éducation qu'à un enfant.

Placé dans une famille d’accueil protobobo, l’animal est traité comme le petit dernier. Des images d’archives et témoignages récents des bipèdes qui en ont pincé pour la boule de poils rapportent alors l’histoire troublante d’un réel échange passant notamment, clou du spectacl