Vingt ans, 20 films. On les a tous à peu près chroniqués et acclamés dans ces pages, du Café lumière de Hou Hsiao-hsien jusqu'à Saraband d'Ingmar Bergman en passant par Crash de David Cronenberg. Restent cependant quelques titres moins connus comme Craneway Event (2009) de Tacita Dean ou la Belle journée (2010) de Ginette Lavigne. Deux documentaires, l'un sur le chorégraphe Merce Cunningham, le second sur l'écrivain Christian Prigent.
C'est le moment de tenter l'expérience à laquelle invite ce cycle de projection. Visionner un des films peu aperçus de cette sélection, en spectateur vierge, puis aller lire l'article de Trafic pour dialoguer avec le confrère. Ce sera Encontros (2006), documentaire franco-portugais de Pierre-Marie Goulet (projeté lundi à 20 heures).
Pour Encontros («Rencontres»), Goulet revient au village de Peroguarda, dans l'Alentejo portugais. Ou à celui de Furadouro, ou dans les deux, ubiquité. Là se mêlent le souvenir de Paulo Rocha et son Changer de vie (1966), fiction sur la fin du monde ancestral des pêcheurs, mais aussi l'évocation du cinéaste et poète António Reis, dialoguiste de Changer de vie. Troisième homme à être convoqué : le Corse Michel Giacometti, qui fonda les archives sonores portugaises en enregistrant les chants des campagnards.
Effacement. C'est donc sur l'effacement, et l'enregistrement de ce qui disparaît. Pierre-Marie Goulet filme d