Menu
Libération
Critique

Le porno mis à nu

Article réservé aux abonnés
Montage de rushs du hardeur HPG, où le X se dévoile, ridicule, cruel, humain.
«Il n'y a pas de rapport sexuel» (DR)
publié le 11 janvier 2012 à 0h00

On se doutait qu'en déboulant avec un titre lacanien, Il n'y a pas de rapport sexuel ne se contenterait pas de montrer l'immense HPG au travail dans un gymkhana sexuel souvent aussi burlesque que pornographique, mais s'amuserait à poser trois, quatre questions théoriques. Naïfs, on imaginait que celles-ci concerneraient la pornographie en elle-même : quel regard elle produit ?, comment on la filme ?

Or c'est autre chose qui se trouve au bout de ce film de montage signé par l'artiste contemporain Raphaël Siboni : un gros problème d'appropriation. Ce qui gêne devant ce film, ce n'est ni sa franchise sexuelle ni sa clownerie moqueuse (de ce point de vue-là, il y a longtemps que HPG nous a dessalés), mais le fait qu'Il n'y a pas de rapport sexuel soit présenté comme «un film de Raphaël Siboni». Pour être entendue, cette formule appelle une définition très large, très souple, hyperthéorique, voire supercandide de la réalisation quand le seul matériel de ce montage, ce sont ces milliers d'heures de rushs filmés par HPG lui-même - car en plus de la caméra qui lui sert à capter la scène, le hardeur-réalisateur-producteur se couvre depuis dix ans d'une seconde caméra, une caméra témoin, qui tourne avant, pendant et après la prise.

Accidents. Cet œil-de-bœuf lui servira de making-of et, le cas échéant, de matière infinie à un journal intime qu'il tient plus ou moins consciemment, HPG aimant frotter ses prod de cul à toute une glaise brûlante et authent