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Libération
Critique

Miyazaki, Goro et le gourou

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La première collaboration, houleuse, entre le fondateur des studios Ghibli, au scénario, et son fils, à la réalisation, revient avec nostalgie sur le Japon des années 60. Contemplatif.
«La Colline aux coquelicots» (DR)
publié le 11 janvier 2012 à 0h00

Avec la Colline aux coquelicots, nous voyons le premier film des studios Ghibli datant de l'après-catastrophe du 11 mars 2011. La production de ce long métrage d'animation était en cours de finition à Tokyo le jour du tremblement de terre, du tsunami et de l'accident nucléaire à Fukushima. Dans un documentaire making-of tourné par la NHK tout au long du processus de fabrication du dessin animé, on voit Hayao Miyazaki, à la fois cofondondateur de Ghibli et réalisateur star, se refuser à interrompre, ne serait-ce que quelques jours, le travail en raison de l'émotion suscitée par l'événement, sans parler des nombreuses coupures d'électricités risquant de bousiller les fichiers informatiques.

Dans une séquence de ce docu, tel que résumé par l'excellent site Buta-connection, on entend Miyazaki dire à son équipe : «Pour moi, le désordre, c'est de ne pas venir travailler ! On ne peut pas changer la date de sortie du film. On a fait un maximum d'efforts jusqu'à présent pour tenir ce délai. Il faut qu'on continue même si ce n'est pas possible ! C'est comme ça que se font les légendes. Même si ça tremble un peu, il faut continuer à dessiner !»La Colline aux coquelicots est finalement sortie à la date prévue, en juillet.

Le film ne pouvait évidemment anticiper le basculement du Japon dans une nouvelle ère de doute mais son action se déroulant dans le pays en pleine prospérité des années 60, il est difficile de ne pas le voir comme une évocation pleine de nostal