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Critique

Le XIXe siècle pointe ses bobines à Orsay

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Festival. Jusqu’à la fin du mois, le musée propose des projections de films français réalisés avant 1914.
publié le 13 janvier 2012 à 0h00

Longtemps, on a cru que le cinéma muet se résumait à du burlesque hystérique, filmé par des daltoniens. Erreur. Dès samedi et pour trois week-ends, le musée d'Orsay va montrer que le cinéma français avant 1914, comparable au Hollywood d'aujourd'hui pour son hégémonie, était parfois en couleurs (peintes à la main) et traitait des sujets aussi sérieux que la passion du Christ ou la guerre, reprenant les grands genres de la peinture, déjà abordés par la photo. Le festival Cinéma Art du XIXe siècle propose en huit étapes de découvrir des bobines plus ou moins incunables : un docu sur Deauville ou des scènes de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 reconstituées à chaud.

Côté comique, on sait les tendances animalières du rire hexagonal. Dans la séance «bestiaire» on reverra le délirant Monsieur qui a mangé du taureau (anonyme, 1909) où un type avec des cornes encorne tout ce qui passe. Simple mais efficace. Moins attendue, la veine naturaliste de certains fils de Zecca, filmant la Grève ou le Pays noir.

C'est l'occasion aussi de réévaluer Léonce Perret avec lesChrysanthèmes rouges (avant sa série Léonce) où une belle, pour départager ses deux prétendants, leur demande de lui rapporter un bouquet de ses fleurs préférées : ils doivent deviner lesquelles. Les gerbes emplissent tout l'écran au fur et à mesure qu'elle les déballe. Mais ce ne sont jamais les bonnes. Séquence totalement hallucinée. Hélas, quand arrivent en