Ceci n’est pas un dessin animé. C’en est la moitié. L’animation n’est utilisée ici que pour représenter l’irreprésentable : la peur, la torture, le chaos. Le reste, ce sont des images prises au téléphone portable et parfois méconnaissables (mais on voit du sang, on entend des cris) et des témoignages des victimes de la répression de 2009 en Iran, après le trucage de l’élection présidentielle par Mahmoud Ahmadinejad.
Outre-mort. Le réalisateur, Ali Samadi Ahadi, n'est aussi iranien qu'à moitié, né dans le nord du pays, émigré en Allemagne avec ses parents à l'âge de 12 ans. Le Printemps de Téhéran : l'histoire d'une révolution 2.0 est un film forcément réalisé, monté et postproduit en dehors d'Iran. Comme l'explique Ahadi dans le dossier de presse, «une chose est sûre pour tous les techniciens d'origine iranienne : en participant à ce film, ils ne pourront plus jamais se rendre en Iran».
Le genre est didactique, persuasif, raconté à la première personne par plusieurs intervenants, dont deux journalistes interviewés, avec des notes de bas de scène par Shirin Ebadi, entre autres. On est dans l'ordre de la reconstitution, puisque pour les parties animées, Ali Samadi Ahadi a choisi d'illustrer quinze blogs iraniens (d'où le sous-titre : l'histoire d'une révolution 2.0). Ses images ont du coup cet étrange statut de documentaire et de fiction à la fois. Qui parle ? On ne sait pas. Le garçon qui raconte comment il a été enfermé et entassé da