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Libération
portrait

Ezra Miller, adolorosa

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A 19 ans, nouvelle star mélancolique du «teen movie», le bel acteur se soucie du ramdam médiatique qu’il suscite.
Ezra Miller (© Léa Crespi)
publié le 30 janvier 2012 à 0h00
(mis à jour le 31 janvier 2012 à 10h27)

Quelques minutes avant d’entamer le marathon de ses interviews pour la presse française, Ezra Miller fume une cigarette dans la rue qui longe son hôtel, près des Champs. Il arpente le trottoir avec sa copine, très jeune et très belle, comme lui. Aussi blonde que lui est brun, l’un et l’autre manifestement très heureux de se retrouver là, si on en juge au sourire grand format qui barre leur visage. Deux ados amoureux en goguette, parfaitement conventionnels si l’on excepte le fait que le jeune homme est enveloppé d’un manteau de fourrure, du genre qu’il est prudent de ne porter qu’à la condition expresse d’avoir 19 ans et une allure romantique.

La scène, dans sa banalité, n'est intéressante que lorsqu'on la met en regard du phénomène naissant qui entoure Ezra Miller, notamment aux Etats-Unis. Le mois dernier, un magazine américain l'a couronné King of The Teen Pain - roi de la douleur adolescente. Un titre de noblesse qui peut faire quelques envieux au pays du teen movie, où le passage à l'âge adulte reste une éternelle énigme et une source inépuisable de fictions. En l'espace de quelques rôles, Ezra Miller, bientôt 20 ans, a donc endossé le costume de la mélancolie désabusée, entre héros rimbaldien et Hamlet en devenir. Dans Afterschool d'Antonio Ramos, il était un gamin pas aimable rivé aux sites pornos de son ordinateur, puis il a incarné le Kevin psychopathe de We Need To Talk About Kevin de Lynne Ramsay, avant de camper le fils écorché