Le festival de Clermont-Ferrand, qui célèbre sa 34e édition, revendique à la fois le titre de principale manifestation mondiale consacrée au court métrage et la deuxième place parmi les rendez-vous du cinéma en France : les plus de 150 000 entrées escomptées jusqu’à samedi le situent juste après Cannes.
A côté des compétitions internationale et nationale, le programme propose une rétrospective du court cubain des dix dernières années. La quarantaine de films présentés dessine une image complète de la production d’un pays très porté sur le court, faute de moyens de produire des longs (rarement plus de trois films par an). Le sentiment d’ensemble qui s’en dégage est l’humour tonique et une liberté de parole surprenante pour un pays où quelques droits fondamentaux font encore défaut (presse, partis, libre circulation…).
Attente. Laurent Crouzeix, responsable de la sélection, fréquente depuis 2006 la Muestra Joven de La Havane, vitrine annuelle de la production dite «indépendante». «A Cuba, explique-t-il, le cinéma est régi par l'Icaic, l'Institut cubain de l'art et de l'industrie cinématographiques. En dehors de lui, tout se fait de façon informelle, solidaire, sans statut légal.» Le seul film cubain en compétition, Papalotes («cerfs-volants») d'Ariagna Fajardo Nuviola, a été produit par une télévision de l'est du pays, Tele Serrana. En quinze minutes, sans commentaire, il s'attarde sur la vie rurale, montre des pêcheurs, des agriculteu