Bien que le jury du festival de Berlin ait, l'an passé, attribué l'ours d'or à la Séparation, film honnête et un rien putasse de l'Iranien Asghar Farhadi qui a remporté notamment en France un beau succès public, il est notoire qu'on ne se rue pas à la Berlinale pour sa sélection officielle. Une étrange mixture de films commerciaux, souvent hollywoodiens, et de films d'auteur tel qu'on l'entend dans les salons bourgeois et culturés : pour l'exemple, l'académique Zhang Yimou, Chinois officiel et abonné perpétuel, cette année avec les Fleurs de la guerre, évocation du massacre de Nankin perpétré par l'armée japonaise en 1937 (avec Christian Bale en curé courage). Cette saison va-t-elle mette un terme à à cette réputation d'une Berlinale «prudente» ?
En tout cas, ça commence bien dès demain (jusqu'au 19 février), avec les Adieux à la reine, adaptation par Benoît Jacquot du roman de Chantal Thomas, qui ne parle d'hier (trois jours aux alentours du 14 juillet 1789 à Versailles) que pour éclairer le temps présent : l'arrogance et l'inconscience suicidaire des tout-puissants qui prétendent nous gouverner. Avec quelques filles sensass : Léa Seydoux en soubrette-bibelot de la reine, Diane Kruger (plus que parfaite) en Marie-Antoinette, Virgine Ledoyen en aristo salope. Benoît Jacquot aime les femmes et une vieille complice de son cinéma sera aussi à Berlin : Isabelle Huppert dans Otages, de Brillante Mendoza (Serbis), récit d'un enlèvement d