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Libération
Portrait

Jeanne Balibar, mise en Seine

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Entre deux représentations théâtrales, l’actrice se dévoile du côté de l’Odéon. Lever de rideau.
publié le 8 février 2012 à 15h34

«Ce n'est rien, ce n'est rien…» Quand même, elle boîte, Jeanne Balibar, en montant à sa loge, au deuxième étage du théâtre de l'Odéon. Assise, elle grimace un instant. «Je suis tombée à la fin du spectacle. Ça fait mal, mais je pense que j'ai juste un gros bleu.» Son portable sonne. Anabel Lopez, une des trois comédiennes avec qui elle partage la scène de cette Dame aux camélias de Frank Castorf, vient aux nouvelles. «Je mettrai un gros plâtre. On se débrouillera !» Elle rit.

N’empêche, elle n’en mène pas large. Elle est inquiète. On la comprend. Tout cela est si fragile. Il est temps d’arrêter le suspense. Jeanne Balibar s’est bien tirée de sa chute. Pas d’entorse, de déchirure. Les représentations ont pu continuer. Depuis cette rencontre avec elle, le rideau est définitivement tombé, à Paris, le samedi 4 février (1).

Jeanne Balibar insiste sur le fait qu'il faut «que le spectacle continue d'exister dans la mémoire». Peut-être à cause de l'absolue importance qu'il garde pour elle, au plan personnel, et dans son trajet de comédienne. «S'y retrouvent, explique-t-elle, les questions que je me pose et les questions que j'ai envie de voir poser au théâtre.»

Pour sa première mise en scène avec des acteurs français, Frank Castorf, le directeur de la Volksbühne de Berlin, expédiait pendant presque quatre heures le texte de Dumas fils dans un gigantesque foutoir du sens et des sens, le télescopant avec la Mission