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Billet

Les valses de Straub

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publié le 8 février 2012 à 0h00

Parmi les «sorties du mercredi», ce titre : l'Inconsolable. Il cache un film, un programme et un homme. Le film est un court métrage de 15 minutes, tourné par Jean-Marie Straub dans les collines de Buti, en Toscane, et qui forme un nouveau chapitre des étroites relations entretenues par le cinéaste avec l'écrivain Cesare Pavese, dont il adapte ici quelques pages extraites des Dialogues avec Leuco (1947). C'est le quatorzième de ces dialogues que Straub met en scène, et son dispositif reste inchangé depuis Ces rencontres avec eux (Quei loro incontri) : acteurs-récitants posés à même la mousse des bois et qui chantent presque leurs textes, son direct et mono, prosaïsme essentiel des éléments. Le programme, qui comprend l'Inconsolable, est aussi composé de trois autres courts métrages. On y trouve le désormais classique Lothringen (1994), cosigné par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, qui recomposait sur place, en Lorraine, certains fragments du puissant roman de Maurice Barrès, Colette Baudoche. Les deux autres films sont des nouveautés. L'Héritier, qui semble reprendre le fil de Lothringen, nous fait entendre des extraits d'un autre texte de Barrès, Au service de l'Allemagne, qui prend place dans l'Alsace annexée, et nous montre Straub lui-même, de dos, arpentant le mont Saint-Odile en compagnie d'un jeune homme. Enfin, Chacals et Arabes, adapté d'une nouvelle de Franz Kafka, forme sa