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Libération

Laurent Perrin, indépendant jusqu’au bout

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Disparition . Auteur de quatre films tournés entre 1985 et 2000, le cinéaste français est mort mercredi à 56 ans.
publié le 10 février 2012 à 0h00

Le cinéaste Laurent Perrin est mort mercredi matin à Paris, à 56 ans, des suites d'une pancréatite. Parce qu'il n'a réalisé «que» quatre films de fiction, parce qu'il n'avait rien tourné depuis quelque temps, on pourrait dégainer les adjectifs de circonstance : «rare», «discret». Auxquels on préférera, et de loin, «prudent» et «mélancolique». Olivier Assayas, son meilleur ami et complice depuis toujours - ils s'étaient rencontrés en 1976 sur le tournage à Londres et Budapest de Crossed Swords, de Richard Fleischer, où ils remplirent la mission cruciale d'apporter du café à Charlton Heston et Raquel Welsh -, parle à son propos d'«une éthique dans la pratique du cinéma qui ne lui a pas facilité ses rapports avec les financiers du milieu». Interrogé en 1994 sur une nouvelle «Nouvelle Vague», Laurent Perrin répondait à Libération : «J'ai réalisé mon premier film, Passage Secret, en 1985, à un moment où il se produisait plein de premiers films (Carax, Assayas, Limosin…) mais qu'on necherchait pas à fédérer à tout prix. Quelques films plus tard (Buisson ardent, Sushi Sushi), je fais face aux exaltations et aux difficultés qu'éprouve tout cinéaste indépendant qui n'a pas baissé les bras.» Indépendant, Laurent Perrin l'était au plus haut point : dans ses films, et dans sa vie où il voyageait avec l'humour à la boutonnière. Un visage d'enfant en pourparlers permanents avec son âme inquiète de cinéaste.

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