Menu
Libération

Hollywood en grande pompe

Article réservé aux abonnés
publié le 15 février 2012 à 0h00

Qui connaît Scotty Bowers ? A peu près personne et pourtant cet ancien pompiste sur Van Ness Avenue, non loin des studios Paramount à Los Angeles, commence à sérieusement faire parler de lui. A 88 ans, il publie ses mémoires (disponible chez Grove-Atlantic Press), Full Service : My Adventures in Hollywood and the Secret Sex Lives of the Stars. La distribution d'essence n'aurait sans doute pas eu de quoi nourrir un livre de plus de 250 pages, mais, en réalité, Bowers, joli garçon, plein de vigueur, a rapidement développé une activité parallèle de gigolo au service du gratin des stars du Hollywood des années 40-50. Il avait toujours refusé d'en parler jusqu'à aujourd'hui, estimant qu'il ne pouvait plus blesser personne, ses clients étant tous morts. C'est Walter Pidgeon qui le premier l'invite dans sa villa et rétribue une petite prestation sexuelle en compagnie de son amant Jacques Pott. Par la suite, Bowers se met à recevoir de fréquents coups de fil pour recommencer, les interlocuteurs étant successivement Cary Grant, George Cukor, Tennessee Williams, Spencer Tracy, Rock Hudson, Tyrone Power ou le photographe Cecil Beaton. Scotty Bowers n'a jamais été maquereaux, mais il a mis à contribution ses nombreux amis (ouvriers, militaires, chauffeurs de taxi…) dans ce qui est devenu un réseau prostitutionnel de relative ampleur pour jet-setters énervés. Il affirme ainsi avoir fourni jusqu'à 150 femmes au fil d'une fréquentation au long cours à l'insatiable Katharine Hepbur