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Libération
De notre correspondante à Londres

«Quand elle mourra, nous ferons la fête»

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A Chesterfield, ancien pays minier du nord de l’Angleterre, le souvenir et la haine envers l’ex-Première ministre restent vifs.
publié le 15 février 2012 à 0h00

Six semaines après son apparition sur les écrans britanniques, la Dame de fer continue d'emballer les foules. Mais, selon les régions, pas toujours pour les mêmes raisons. Dans le nord du pays, et notamment dans les anciens territoires miniers, beaucoup sont allés voir le film pour attiser leur ressentiment, se remémorer une époque douloureuse, celle de la disparition d'un pan entier de l'industrie britannique. Le verdict est sans appel.

Si la performance de l'Américaine Meryl Streep est qualifiée d'«époustouflante»,«le film dans son ensemble est une réécriture de l'histoire par Hollywood», estiment ces femmes de Chesterfield. Ce 6 janvier, devant leur cinéma, sur Derby Road, elles étaient une trentaine à manifester. Dans un froid glacial, elles brandissaient une banderole sur laquelle elles se surnommaient «Les véritables Dames de fer, grève des mineurs 1984-1985». Et hurlaient : «Maggie, Maggie, Maggie, out, out, out», comme à l'époque, comme il y a vingt-sept ans.

Ces femmes, filles, sœurs, épouses d’anciens mineurs de cette région, cœur de ce qui fut le pays minier britannique, n’ont rien oublié. Et le film a ravivé leur rage.

Hilary Cave, 64 ans, était responsable de formation au sein du syndicat minier (National Union of Mineworkers). Elle a vécu la grande grève de 1984-1985 et elle était là début janvier, à crier sa colère devant le cinéma. «L'ironie absolue, raconte-t-elle à Libération,c'est que ce cinéma a été c