On ne naît pas super-héros, on le devient. Dans Chronicle, c'est un jeune homme, surtout supermalheureux, qui en fait la cuisante expérience : Andrew, lycéen en souffrance, mal-aimé de ses camarades et violemment brimé par son père alcoolique. Encore exacerbée par la maladie de sa mère subclaquante, la crise d'adolescence s'avère une épreuve particulièrement profonde et grave chez ce spécimen, par ailleurs banal, de la jeunesse états-unienne. Cette adolescence en lambeaux, ce narcissisme brisé, Andrew tente d'en recoller les morceaux avec une caméra vidéo qui ne le quitte jamais. Elle met entre lui et le monde un écran qui, croit-il, le protège.
En tenant la chronique quotidienne, permanente et documentée de sa propre vie, perçue depuis le fond de son gouffre familial et sentimental, Andrew imagine-t-il mieux déchiffrer quelle voie de passage, parmi ce monde d’obstacles brutaux, le conduira vers l’air libre ? Avec son cousin Matt et leur pote Steve, Andrew découvre un soir, dans une zone dangereuse, une force étrange qui les contamine. Dans les jours qui suivent, toujours sous l’œil vidéo insatiable d’Andrew, les trois jeunes compères constatent être dotés de fabuleux superpouvoirs télékinétiques…
Sépulcral. Dans sa proposition initiale, Chronicle fait précisément semblant de respecter toutes les conventions de son genre, qui conjugue à la fois le registre du teen movie, du campus movie, de la science-fiction et du film de s