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Analyse

Les détonantes recettes du cinéma français

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La cérémonie des césars sacrera ce soir une année record en termes de fréquentation des salles. La profession observe malgré tout avec crainte les évolutions du secteur.
publié le 24 février 2012 à 0h00

Qui sortira grand vainqueur, ce soir, de la soirée des césars ? Bien sûr, tous les yeux sont fixés sur le cas The Artist, susceptible de moissonner les récompenses françaises tout en figurant comme grand favori à Los Angeles, dimanche soir, pour la cérémonie des oscars. Jean Dujardin, s'il était plébiscité deux fois de suite, réaliserait un superbanco totalement inédit. Mais rien n'est joué. Le gonflement d'orgueil chauvin qu'entraîne la carrière du film muet de Michel Hazanavicius aux Etats-Unis intervient comme le couronnement symbolique (Hollywood posant un genou à terre face à un produit français) d'une année 2011 exceptionnelle.

Cotillons. Avec 215,6 millions d'entrées en salles, celle-ci a connu une fréquentation record, un chiffre jamais atteint depuis 1967. En 2011, 67,5% de la population est entrée au moins une fois dans une salle obscure, selon l'institut Médiamétrie. Les scores faramineux de la locomotive Intouchables (plus de 19 millions de tickets vendus), un long métrage qui n'a coûté en production que 10 millions d'euros, établit un nouveau record de rentabilité à 600% de bénéfices (sur le seul exercice salles), alors même que le film est toujours à l'affiche (et peut donc encore améliorer cette performance). Le cinéma français face au cinéma étranger (donc en majorité américain) se situe à 41,6% de parts de marché. Même une anomalie de production comme le doublon la Guerre des boutons, avec des sorties à une semaine