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Reportage

Belvaux, capitaine à docks

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Géométrie . Reportage, au Havre, sur les lieux du tournage de «38 Témoins», le dernier film du cinéaste belge Lucas Belvaux, avec Yvan Attal, Sophie Quinton et Nicole Garcia.
publié le 14 mars 2012 à 0h00

Lucas Belvaux vient d'avoir 50 ans. Il est né en Belgique, à Namur. A 18 ans, il surgit en déserteur dans Allons z'enfants, d'Yves Boisset, avant d'imposer sa belle gueule de cabochard dans une vingtaine de films. Poulet au vinaigre, de Claude Chabrol, (1984), Hurlevent, de Jacques Rivette (1984), Désordre, d'Olivier Assayas (1986)… Jusqu'à ce que l'envie de paraître s'émousse, jusqu'à ce que le désir d'être le rêve d'un autre disparaisse. A tous les sens du terme, il réalise. Et passe de l'autre côté, sur la rive de la mise en scène. Six films depuis 1991. Dont une trilogie en 2002, Un couple épatant, Cavale et Après la vie, qui remet la même histoire et les mêmes personnages sur trois établis différents (comédie, polar, tragédie). L'exercice a du style, comme si Lucas Belvaux avait voulu épuiser en une seule fois tous les genres du cinéma, les fatiguer. En finir ? Apparemment pas.

Après Rapt, inspiré de l'enlèvement du baron Empain, 38 Témoins(lire page ci-contre) en est une nouvelle preuve. Un film qui doit beaucoup à sa localisation. La ville du Havre. Qui, dans la psyché française, est un territoire embouteillé : souvenir de désastre (les bombardements alliés des 5 et 6 septembre 1944 qui pulvérisèrent le port et le centre-ville) ; synonyme de grande peinture (Courbet, Monet, Corot, Pissarro, Boudin) ; lieu de haute littérature (Maupassant, Balzac, Simenon, Queneau qui y est né) ; et appel d