C'est Marivaux à bord du Titanic. Tandis que les Parisiens prennent la Bastille, le même jour, bientôt fatal pour elle, la reine Marie-Antoinette se prend la tête et celles de ses servantes pour savoir si telle fanfreluche ira avec telle autre. On se souvient de Cocteau diagnostiquant que la superstructure des coiffures de la noblesse à la fin de l'ancien régime était comme une provocation à la guillotine. En s'inspirant du roman de Chantal Thomas, Benoît Jacquot choisit de raconter la révo«française, mère de toutes les révolutions, du côté de Versailles, comme un côté de Guermantes, dans l'arrière-pays des événements. Mais foin des salons dorés, des grandes perspectives, des points de vue aérés. Du château, on ne voit pratiquement jamais l'ensemble, la plénitude. Cadré par fragments, il est comme une citation de majesté.
Pandémonium. De ce point de vue, les Adieux à la reine est littéralement anachronique. Le film n'est pas une reconstitution antiquaire, mais une évocation. Couloirs obscurs, escaliers dérobés, chemins de traverse, le parti pris est celui de la claustrophobie aussi bien dans les dortoirs de Versailles où s'entassent les courtisans et leurs valets que dans l'embarras des antichambres de la reine où poireautent jour et nuit des esclaves domestiques dont on peut disposer comme de friandises.
Zigzaguant dans ce pandémonium des vanités, le film poursuit le feu follet d’une certaine Sidonie Laborde, jeune lectrice de la reine. Quand elle se réve