Pour ceux qui s'en souviennent, Michel Muller est ce garçon au regard trouble dont les chroniques sur le plateau de Nulle part ailleurs de Canal + (Fallait pas l'inviter) plongeaient les invités dans un embarras aussi poisseux pour eux que savoureux pour les spectateurs. Scatologie, nécrophilie, viol, handicap, maladie, famine, guerre étaient quelques-uns des sujets de prédilection de Muller qui, probablement à cause de ces tropismes singuliers, a fini par disparaître tout à fait des écrans de télévision.
Il fait son retour au cinéma avec Hénaut président, charge parodique mettant en scène un candidat à l'élection voué au désastre, cornaqué par la pire équipe de communicants du monde. Dans le rôle du tocard persuadé qu'un destin d'homme d'Etat lui est réservé, Michel Muller lui-même campe le convaincant maire d'un patelin de France profonde, capable de faire chier sans sourciller son auditoire pendant des heures à propos des bienfaits de la fiscalité européenne, le tout en un interminable programme de «333 propositions pour la France».
Face à lui, Olivier Gourmet est plus vrai que nature dans le rôle d’un Séguéla plus visqueux encore que l’original, obnubilé par la taille de sa bite et capable des coups tordus les plus obscènes pour faire grimper la cote de son candidat dans les sondages. On peut citer, à titre d’exemple, l’exploitation de la mort accidentelle d’un administré d’Hénaut, ouvrier au chômage qui a manqué un virage en voiture apr