La première image ?
Charlot retrouvant par hasard la femme qu'il aime. Elle est derrière la vitrine de son magasin de fleurs, il reste devant elle avec son costume minable d'éternel vagabond, elle se moque gentiment de lui, elle ne reconnaît pas l'homme qu'elle a connu jadis, quand elle était aveugle. C'est en touchant sa main qu'elle comprend. «Est-ce que vous voyez ?» demande-t-il. «Oui, je vois»,répond-elle. C'est là que mes larmes commencent.
Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?
La forêt est en flammes, les animaux fuient, la mère est tuée par les chasseurs : Bambi, de Disney.
Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?
Rien de plus excitant que de trouver le moyen de voir un film qu’on n’a pas le droit de regarder. Mais je n’ai aucun souvenir d’une interdiction quelconque.
Une scène fétiche, ou une scène qui vous hante ?
La chute de Kim Novak dans Vertigo, de Hitchcock.
Vous dirigez un remake ? Lequel ?
La Féline (la version de Jacques Tourneur, pas celle de Paul Schrader). Je changerai un peu la fin, plutôt sage (tout rentre dans l'ordre), en quelque chose de plus inquiétant (rien ne rentre jamais dans l'ordre).
Le film que vous avez le plus vu ?
Le Mépris de Godard. Vu et revu jeune à une époque où il m'était encore difficile de comprendre ce qu'il raconte, sa gravité et sa légèreté si particulières, cette manière abrupte de lier l'amour à la mort.
La BO qui vous trotte dans la tête ?
Les Parapluies de Cherbourg, de Michel Legrand.
Qui ou qu’est ce qui vous fait rire ?
Jacques Tati, sans doute un grand obsessionnel du décor, du cadre, des déplacements. Il nous offre une vision clinique du monde moderne, du devenir-pavillon de toute mai