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My own private romeo

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Parti en balade champêtre avec deux amis, Gus Van Sant en a rapporté ces photographies qui évoquent quelques-uns de ses grands thèmes, comme la solitude et l’érotisme. Discussion exclusive avec le cinéaste de Portland, Oregon.
(Gus Van Sant)
publié le 7 avril 2012 à 15h00
(mis à jour le 17 avril 2012 à 15h09)

Depuis son arrivée dans la sphère cinéphile, au tout début des années 80, Gus Van Sant a peu changé. Bien sûr, le corps s’est arrondi et, évidemment, les traits se sont épaissis. Mais la mèche qui couvre la moitié du front du réalisateur est toujours là. Le détail n’en est pas un. Il représente, d’une manière très capillaire, l’attachement que le ci- néaste américain porte à la rébellion, à l’adolescence, à la marge, toutes ces choses que l’on manifeste souvent en se promenant cheveux longs au vent.

Des Super 8 qu'il tournait, ado, dans son jardin, au récent Restless, avec Henry Hopper et Mia Wasikowska, Gus Van Sant filme toujours cette «autre Amérique». Celle des ados malheureux, des gosses qui ont grandi tous seuls, des homosexuels cachés ou «outés», des tueurs de 15 ans, des freaks, des glaçants arrivistes. Mala Noche, Elephant, Gerry, Will Hunting, My Own Private Idaho, Prête à tout… Autant d'entrées-films dans une encyclopédie-œuvre.

Mais si l'on range les mots d'homosexualité, de prostitution, de drogue dans le corpus général Gus Van Sant, on oublie parfois la photographie. Or cet Américain de 59 ans admire au plus haut point Alfred Eisenstaedt, Henri Cartier-Bresson, Irving Penn et William Eggleston. Lui, dont les plans sont souvent fixes et contemplatifs, a publié un livre, 108 Portraits, et expose régulièrement ses clichés. Mais il réalise très rarement des séries de photographies.

Il a fait une exception pour Next, et voilà le résu