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Libération
Critique

L’amour est dans l’après

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Cartons . Son compagnon disparu, Martha se retrouve seule à Berlin au cœur d’un thriller mental… Pour son premier film, Jan Schomburg livre un puzzle rigoureux et habile.
«L'Amour et rien d'autre» de Jan Schomburg.
publié le 17 avril 2012 à 19h06

La musique qui accompagne les derniers instants de l'Amour et rien d'autre est proprement ahurissante, compte tenu de tout ce qui a précédé : sous un franc soleil méridional succédant à la lumière crue d'une morgue ou d'un centre hospitalier, résonne le tube du groupe ivoirien Magic System, Même pas fatigués !!! qui, doit-on le rappeler, vrillait voici trois ans tous les tympans hexagonaux sur l'air éreintant de «On met l'ambiance / Y'a pas de problème /Khaled, Magic System, ça c'est le son qu'on aime…»

Envisagée comme un parfait antidote, la scie des baloches fonctionne pourtant singulièrement, à la sortie de l’inimaginable tunnel que vient de traverser l’héroïne du premier long métrage du trentenaire allemand Jan Schomburg. Jeune prof à la vie qu’on devine parfaitement rangée, Martha cohabite dans la grisaille allemande avec Paul, diplômé en médecine, qui doit être muté à Marseille. Son compagnon parti quinze jours avant elle, elle bivouaque au milieu des cartons de déménagement quand la police sonne à sa porte. En dire beaucoup plus porterait préjudice à l’intrigue. Mais on peut quand même juste ajouter, pour finir de planter le décor, que Martha ne reverra jamais Paul - sinon en photo - et qu’un certain Alexander ne tardera pas à finir de brouiller les pistes d’un récit qui, avec une indéniable habileté, alterne les postulats stylistiques en veillant à poser plus de questions qu’à apporter de réponses.

Thriller fantastique ? Mélo sarcastique ? Ps