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Libération
Critique

En roustes, mauvaise troupe

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Collants . Gros joujou Disney-Marvel qui déroule toute la panoplie du blockbuster efficace.
publié le 24 avril 2012 à 19h07

L'air de rien, un film comme Avengers pose à la critique un cas de conscience, et même plusieurs. De quoi vaut-il mieux parler ? De son plumage, qui rappelle le paon : une constellation de motifs directement prélevés dans la pop culture contemporaine, réunis en gerbe dressée pour notre éblouissement ? De son ramage, à la fois caustique et verbeux ? Ou de son profilage, digne de la meilleure orfèvrerie hollywoodienne, si l'on entend par là une capacité inégalée à usiner du blockbuster et dont Avengers serait le représentant le plus abouti : un état de l'art ?

Dans la ville sainte du ciné-business, le choix a été vite fait. Le film ne sortira que début mai aux Etats-Unis mais la bible, Variety, l'a vu lors de son avant-première mondiale du 11 avril et a titré son ultra-favorable critique «Marvel's The Avengers», en référence à la fois à l'éditeur de comics, qui a fourni la matrice à d'innombrables héros populaires, et aux Marvel Studios, division de Disney spécialisée dans la transformation en films de cet inestimable matériau graphique.

Crash-test. Mais désigner ce film comme «The Avengers de Marvel», c'est aussi exprimer une autre réalité que celle du champ critique : une réalité technique, commerciale et industrielle qui serait au fond plus passionnante que l'objet final lui-même, et qui ne devrait même pas blesser le réalisateur, Joss Whedon, au demeurant virtuose, puisqu'il se fait le complice enthousiaste de toute l'opération. Id