Adèle (Maria-Victoria Dragus, découverte dans le Ruban blanc), une jeune fille suicidaire vivant dans une exploitation agricole dans l'Allemagne grisâtre, rencontre Milo (Roeland Wiesnekker), un criminel en fuite qu'elle se propose d'aider. Mais elle y met une condition : que le type la pousse d'une falaise une fois qu'il sera tiré d'affaire.
On voit bien à la lecture du pitch de Tue-moi qu'il y a ici un sérieux problème de vraisemblance, ou alors on considère que, les promesses n'engageant que ceux qui y croient, le marché conclu entre le repris de justice et l'adolescente n'a de toute façon aucune chance d'aboutir. Mais alors, à ce compte-là, la tension dramatique disparaît avant même d'avoir pu être installée. La cinéaste Emily Atef, une Franco-Iranienne née à Berlin, déjà auteure de l'Etranger en moi, explique dans le dossier de presse que l'idée du scénario date de sa découverte du Roberto Zucco de Koltès, tant elle était fascinée par la relation amoureuse entre une jeune fille et le tueur en série, relation rendue possible selon elle par la disparition entre les deux de la peur de la mort.
On voit bien que la fascination peut naître d’une relation presque contre-nature entre une possible proie et un prédateur sans scrupule. Or, Milo n’a jamais l’intention de tuer Adèle, il ne lui vient pas non plus l’envie de la violer. C’est elle plutôt qui finit par être attendrie par cet ours encombré de son propre corps. Le manque d’amour fondament