Depuis que les codes du film d’horreur ont explosé au visage des cinéphiles, mettons à la fin des années 70, le genre est régulièrement confronté à son insoluble dilemme. Pour les jeunes cinéastes qui entendent reprendre le flambeau des grands anciens, l’alternative est délicate. S’évader des clichés rituels et, du coup, risquer de décevoir un cœur de cible qui se renouvelle de génération en génération ? Ou bien verser dans la surenchère, quitte à recycler pour toujours des ressorts dramatiques qui hurlent en atroces grincements d’usure ?
La troisième voie, qui a le mérite de plaire à tout le monde, penche ouvertement du côté de la parodie. Personne n'a oublié le Scream de Wes Craven, lui-même master of horror, qui mettait en scène des ados aussi débilos que d'habitude, mais dont la connaissance encyclopédique du cinéma de genre permettait au film de rendre hommage à tous les clichés qu'il compilait au lieu d'en subir les effets nuisibles.
Buissons. Il en va à peu près de même pour la Cabane dans les bois. Le cinéaste Drew Goddard, qui signe ici son premier long métrage, connaît manifestement ses classiques. Son ami Joss Whedon, créateur de Buffy, réalisateur du récent Avengers, coscénariste et producteur du film, est sur la même longueur d'ondes. Leur scénario, astucieux à défaut d'être brillant, met en scène deux groupes