Selon d'éminents observateurs de la culture populaire japonaise, la carrière de Hitoshi Matsumoto suit une évolution proche de celle de Takeshi Kitano. Pendant des années, l'homme a fait ses armes à la télévision comme clown-animateur délirant, avant de se lancer dans d'autres exercices dont la réalisation de films. Saya Zamuraï est son troisième long métrage. Comme pour les deux premiers (Big Man Japan et Symbol), Matsumoto y explore les mécanismes du comique, disséquant chaque effet, mettant à nu chaque rouage, s'approchant au plus près de l'essence de l'absurde.
Edenté. Pour donner un exemple de l'agitation mentale du bonhomme, on peut rappeler qu'il se mettait en scène dans Symbol dans le rôle d'un inconnu en pyjama, jeté sans raison dans une immense pièce vide. Une sorte d'escape room, jeu populaire sur le Net, dans laquelle l'homme devait actionner des interrupteurs (en forme de parties génitales d'enfant) pour espérer trouver la sortie. Ses tentatives faisaient apparaître des centaines d'objets et de personnages (dont un plat de sushi et un guerrier massaï), comme autant de gags plus ou moins efficaces.
Dans Saya Zamuraï, Matsumoto a choisi un registre plus académique, sans pour autant renoncer à la dimension métaphysique de sa recherche au cœur du processus comique. L'action se déroule dans le Japon ancestral des seigneurs, des guerres entre clans et d'un code d'honneur inflexible. Le héros est un s