Comme chaque année, le cinéma occitan est sous-représenté au profit de pensums kazakhs dont on va tenter de nous faire croire qu’ils repensent le cinéma mondial. Pour le reste, vu d’avion, certaines tendances affleurent. On connaît le rituel (et ses limites) annonçant à Cannes l’avènement d’une nouvelle-nouvelle vague géopolitiquement située dans une cinématographie émergente.
Cette année, c'est l'Inde qui fait l'affaire avec un film dans chaque sélection, hormis la compétition officielle. Cette éruption enregistre un certain regain du cinéma d'auteur en marge de l'industrie basée à Bollywood. A la Quinzaine des réalisateurs, Gangs of Wasseypur, de Anurag Kashyap, est une fresque sur une mafia du Bengale, des années 40 à 2000. A Un certain regard, Miss Lovely, de Ashim Ahluwalia, s'annonce comme une incursion dans le monde de la série Z à Bombay. A la Semaine de la critique, Peddlers, de Vasan Bala, est un polar opposant un trafiquant de drogue et un flic impuissant. C'est dire que ce cinéma-là nous changera des foldingueries chantantes en lamé doré.
Inflammation. Autre épicentre, l'Amérique du Sud. Ce n'est pas une nouveauté pour qui a découvert à Cannes les films de Carlos Reygadas, Alejandro Iñárritu, Pablo Trapero, Lucrecia Martel, Pablo Stoll. Mais cette année, ça frise l'inflammation : 6 films à la Quinzaine, 2 à la Semaine de la critique et 4 dans la sélection officielle, dont Carlos Reygadas de retour en compétition avec