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Portrait

Commandant costaud

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Matthias Schoenaerts, acteur dans «De rouille et d’os», de Jacques Audiard
Matthias Schonnaerts le 16 mai 2012 au festival de Cannes. (Roberto Frankenberg)
publié le 17 mai 2012 à 19h06

Matthias Schoenaerts fait des clins d’œil. On n’avait jamais vu ça, un acteur qui vous fait des clins d’œil en pleine interview. Et comme celui-ci est l’antithèse du gros lourd, modeste à s’excuser de ses réponses, l’effet est charmant. Le premier clin d’œil - quand on arrive, gestes embarrassés, poignée de main ratée - dit : «Ben oui, on est comme deux cons à singer une rencontre qui n’en est pas une, mais on va s’en sortir.»

Les clins d'œil suivants confirment cette solidarité éphémère de destin, à chaque fois que l'artificiel ambiant se fait trop présent. Matthias Schoenaerts sourit, sans économie. Il est sensuel et sympathique. Matthias Schoenaerts, 34 ans, acteur belge flamand, est une des révélations du Festival. En 2011, Bullhead, superbe polar agricole de son compatriote Michael R. Roskam, lui a permis de franchir les frontières de son pays, où il est déjà une star. Succès international, nomination aux oscars, rencontre de réalisateurs américains, français. Et voilà De rouille et d'os, de Jacques Audiard, mélo XXL promis à un carton.

Hormones. Filmé au plus près des biceps, il est comme dans Bullhead un corps qui cache un personnage. Une peau où perle la sueur, des poings qui frappent. On lui fait la remarque sur ces rôles de gros durs vulnérable