Cette année, Alexandre Desplat montera les marches cinq fois. A 50 ans, ce Français installé une partie de l'année à Hollywood pour les besoins du métier est devenu le compositeur de musique de films que le cinéma international s'arrache. Résultat, trois films en compétition ( Moonrise Kingdom, de Wes Anderson ; De rouille et d'os, de Jacques Audiard ; Reality, de Matteo Garrone) et deux autres en sélection officielle. D'un début de carrière marqué par le difficile tube Oh mon bateau, d'Eric Morena (1987), et la musique des sketchs de Canal +, jusqu'aux BO de The Tree of Life, le Discours d'un roi, Un prophète, Fantastic Mr. Fox, The Ghost Writer… il y a un certain fossé, qui stimule l'imagination.
Qui est Alexandre Desplat, star de la profession ? Quelle est sa musique, capable de passer de Papa doit manger, la pièce de théâtre de Marie NDiaye à la Comédie française, à Harry Potter et les reliques de la mort ? Il n'aime pas la question, il pense qu'on l'accuse d'être «versatile» ou «vendu aux Américains». Mais il répond d'une voix douce et patiente. L'Amérique a toujours accordé une place valorisée à la musique de film, en temps, en budget, en fonction. Qui refuserait de lever sa baguette devant une mer d