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Critique

«Alyah», cause départ

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Premier long métrage réussi d'Elie Wajeman sur les errements d'un jeune dealer parisien.
publié le 20 mai 2012 à 23h56

La première qualité d'Alyah, d'Elie Wajeman, est de savoir jouer avec les apparences sans jamais laisser le temps de s'en méfier. Le titre pour commencer, associé à la mise en place du personnage principal, peut faire penser que le film tient son sujet dans une crise de foi carabinée d'un juif mécréant. Fausse piste et tant mieux.

Nathan (Pio Marmaï) est un beau et jeune glandeur parisien, dealer de came et, très accessoirement, juif ashkénaze. La religion n'évoque en lui qu'une vague denrée folklorique consommée au sein d'une famille dont il se tient à bonne distance, et l'alyah, pratique consistant pour les juifs de tous les pays à tout quitter pour se mettre à la disposition d'Israël, est aussi concevable pour lui que d'aller demander un conseil de reconversion professionnelle à la brigade des stups.

Hébreu. Pourtant, c'est exactement ce que Nathan entreprend. Lui qui connaît à peine le nom des fêtes juives, qui se moquait de son cousin parti faire son service militaire en Israël et qui ne parle pas un mot d'hébreu, va entamer le parcours du combattant pour rejoindre la terre promise.

Le film raconte le laps de temps qui s’écoule entre la décision de Nathan et son départ. Quelques semaines au cours desquelles il doit faire, au pas de charge, un bilan plutôt morose de sa plus si jeune existence. Côté carrière, il sait que son petit commerce se terminera un jour ou l’autre derrière les barreaux d’une cellule. Son meilleur ami (Guillaume Gouix