Menu
Libération
Critique à l'oeil

Hong Sangsoo, variations étrangères

Article réservé aux abonnés
Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Avec «Another country», le réalisateur sud-coréen signe une comédie en trois sketches autour des mêmes fragments.
publié le 20 mai 2012 à 18h15
(mis à jour le 20 mai 2012 à 21h00)

Dans Another Country, Hong Sangsoo n'a pas mis beaucoup de beuveries (à peine une petite, vite expédiée, occasion d'une dispute amoureuse) et peu de profs de cinéma ou de réalisateurs ratés.

C'est qu'Isabelle Huppert prend tout l'écran, qui se fait dire «Vous êtes très belle» pendant une heure et demie, objet de tous les regards masculins, dans trois histoires qui se ressemblent mais sont néanmoins différentes.

La trame est simple : une étrangère, Anne, d'abord réalisatrice, puis femme d'un industriel, puis bourgeoise trompée, se rend à Mohang-ni. C'est la même maison, les mêmes acteurs. Souvent les mêmes situations.

On a déjà largement eu l'occasion de gloser sur l'esthétique du retour chez Hong Sangsoo, la façon dont l'existence elle-même, comme si elle s'était emparée de la caméra, mène les personnages en spirale, travaille à une imprégnation du spectateur par le temps et l'espace.

A tel point que, dans ses autres films, on finit par se demander si le temps fictif auquel on assiste n'est pas en réalité une chose recomposée à partir de prises différentes des mêmes plans. A savoir que la succession chronologique et la répétition de l'instant se confondent – non pas en une éternité, mais plutôt dans un non-temps contemplatif, celui de l'adhésion pure au monde par le cinéma.

Invalid video URL.

Dans Another country, Hong