Dans Another Country, Hong Sangsoo n'a pas mis beaucoup de beuveries (à peine une petite, vite expédiée, occasion d'une dispute amoureuse) et peu de profs de cinéma ou de réalisateurs ratés.
C'est qu'Isabelle Huppert prend tout l'écran, qui se fait dire «Vous êtes très belle» pendant une heure et demie, objet de tous les regards masculins, dans trois histoires qui se ressemblent mais sont néanmoins différentes.
La trame est simple : une étrangère, Anne, d'abord réalisatrice, puis femme d'un industriel, puis bourgeoise trompée, se rend à Mohang-ni. C'est la même maison, les mêmes acteurs. Souvent les mêmes situations.
On a déjà largement eu l'occasion de gloser sur l'esthétique du retour chez Hong Sangsoo, la façon dont l'existence elle-même, comme si elle s'était emparée de la caméra, mène les personnages en spirale, travaille à une imprégnation du spectateur par le temps et l'espace.
A tel point que, dans ses autres films, on finit par se demander si le temps fictif auquel on assiste n'est pas en réalité une chose recomposée à partir de prises différentes des mêmes plans. A savoir que la succession chronologique et la répétition de l'instant se confondent – non pas en une éternité, mais plutôt dans un non-temps contemplatif, celui de l'adhésion pure au monde par le cinéma.
Dans Another country, Hong