Après son coup de force Festen assorti de toutes les simagrées pseudo-théoriques du Dogma, Thomas Vinterberg a tenté une carrière aux Etats-Unis avec It's All About Love et Dear Wendy, échecs commerciaux le poussant à rentrer au bercail danois. Sa présence en compétition avait de quoi surprendre et, à la vision de Jagten, on se demande quelle mouche a piqué le comité de sélection.
Festen était un film répugnant, le spectateur était amené à faire corps avec un groupe de victimes se vengeant d'un potentat familial pédophile. Cette fois, la perspective s'inverse, mais le cinéaste filme toujours du côté de ce qu'il suppose être le bien. Lucas (Mads Mikkelsen) travaille dans une garderie. Un jour, Klara, la fille de son meilleur ami, déclare à la directrice que Lucas lui a montré son «zizi tout dur». Début d'un processus infernal pour l'accusé, tandis que les autres enfants, poussés par leurs parents, se mettent à multiplier les déclarations sur des attouchements divers et variés. Bien entendu, le film s'arrange pour qu'il ne puisse pas y avoir le moindre doute sur l'innocence de Lucas, et Vinterberg doit se trouver super fin dans la manière dont il décrit l'emballement accusatoire de la communauté des amis et des voisins, l'agressivité grégaire des parents d'élèves dès lors que leurs chères têtes blondes sont en cause.
Le film consiste à montrer la veulerie du groupe face à l'intégrité de Lucas, harcelé. Même sa chienne Fany es