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Critique

Avec «Berthe» et fracas

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Les frères Podalydès retrouvent leur doigté dans une comédie grinçante et funèbre.
publié le 21 mai 2012 à 21h56

Que reste-t-il du cinéma de Podalydès ? Cinéma des Podalydès plutôt, tant c'est à deux auteurs, associés au scénario puis dissociés au tournage (un frère derrière la caméra, l'autre devant), qu'a semblé s'inventer, voilà quinze ans, ce précieux modèle, burlesque et aérien, unique au sein du paysage de la comédie gauloise, de Dieu seul me voit à Liberté-Oléron.

Pompon. Depuis, on l'a vu à regret se dévider de sa grâce fragile dans Bancs publics, et Bruno paraissait ne plus avoir de cœur qu'à imaginer d'astucieuses vignettes, au bord du sketch, glissées dans les films d'Alain Resnais (lire ci-contre), dont il est le suppléant désigné sur les contrats d'assurance depuis Cœurs.

Dans Adieu Berthe, ces crépitations virtuoses de son esprit de détournement abondent, déclinées en désopilants avatars du marketing des pompes funèbres. Mais, quoiqu'on puisse le craindre un instant, elles ne sauraient faire le film, comédie un rien drama d'un homme rivé à trop de femmes de sa vie, à en perdre la tête, ce qui ne manque pas d'arriver - et quand meurt mémé, c'est le pompon.

Il y a la mère de ses enfants (la trop rare Isabelle Candelier), qu'il n'est plus trop sûr d'aimer, mais ne peut se résoudre à quitter, concevant avec elle «une rupture lente et douce». Il y a sa belle-mè(gè)re, dont les subsides maintiennent à flots sa pharmacie à coulisses de Chatou (Yvelines). Sa maîtresse, Alix, patiente mais il ne faut pas