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Moussa Touré, réalisateur sénégalais de «la Pirogue»
Moussa Touré réalisateur de "The Pirogue" à Cannes 2012 (DR.)
publié le 21 mai 2012 à 20h16

Moussa Touré, 53 ans, cinéaste sénégalais, a de l'espoir. Son film, la Pirogue, présenté dimanche dans la sélection Un certain regard, a reçu un bel accueil. Et il vient de concrétiser une grande avancée, la création d'un fonds de financement pour le cinéma africain. Mais l'espoir, c'est aussi ce qui jette les personnages de son film, immigrants clandestins, à la mer. Moussa Touré sait qu'il faut s'en méfier.

A Cannes, où il est le seul cinéaste d'Afrique subsaharienne en sélection, on lui demande comment il a choisi le thème de son film. «Mais, enfin ! Je les vois partir et mourir tous les jours devant mes yeux. Je sais quels jeunes sont les prochains.» Entre 2005 et 2010, ils sont 5 000 Africains à avoir péri sur ces pirogues. A l'origine chef électro (il a travaillé avec Truffaut et Tavernier), Moussa Touré a tourné son premier long métrage en 1991. Il s'est arrêté après le deuxième. «Je me suis rendu compte que les films africains n'étaient montrés que dans les festivals. En Afrique, les salles ont été détruites. Ailleurs, personne ne se bat pour qu'on aille en salles.»

Il tourne alors plusieurs documentaires, sur la polygamie, les femmes violées, un hôpital psychiatrique… Diffusés à la télévision. La Pirogue a bénéficié de financements français, à condition que les personnages s'expriment en français, ce qui n'aurait jamais été le cas dans la réalité. Moussa Touré le regrette. Rieur, il promet de faire parler Gérard Depardieu en wolof g