Menu
Libération
Critique

«Room 237», Kubrick à brac

Article réservé aux abonnés
Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Redrum . Revue de détail de théories farfelues sur «Shining».
publié le 21 mai 2012 à 22h46

Un festival sans un hommage à la cinéphilie, c'est comme oublier la fève dans la galette des rois. Ça ne change rien au goût, mais c'est moins rigolo. En l'occurrence, c'est la Quinzaine qui a mis la main sur l'objet intitulé Room 237, en référence à Shining de Stanley Kubrick et, plus précisément, au numéro de la chambre d'hôtel dans laquelle Jack Nicholson roule une pelle à une belle blonde avant de s'apercevoir finalement qu'elle est une sorcière en décomposition. Le documentaire de Rodney Ascher est une compilation de toutes les théories élaborées avec un soin pathologique par des fanatiques du film. Ce n'est pas tant d'ailleurs leur passion pour Shining dont il est question, mais de l'interprétation qu'ils en font, parfois jusqu'à courir le risque de se faire conduire à l'asile le plus proche. Parmi les thèses soutenues, celle de la dénonciation du génocide des Indiens en Amérique du Nord. D'ailleurs, la boîte de levure Calumet en arrière-plan ne résume-t-elle pas toute la signification du film ?

Dans un genre plus anecdotique, observez bien le plan où Nicholson salue le directeur de l'hôtel : un morceau de papier blanc sur le bureau dessine clairement une érection maousse au directeur. Plus alarmant sur la santé mentale de son auteur, la théorie du complot selon laquelle Stanley Kubrick aurait été, à l'occasion du tournage de 2001 : l'odyssée de l'espace, le réalisateur des images prétendument prises sur la Lune en 1969 pour le compte