Valérie Lemercier se découpe au fond d'un grand canapé blanc, silhouette fine dans une jolie robe marine. Maquillage chic, cheveux délicatement torsadés, escarpins fous, la classe. Elle est à Cannes pour Adieu Berthe, de Bruno Podalydès. Elle y campe Alix, la maîtresse d'Armand (Denis Podalydès), un pharmacien rêveur incapable de choisir. «C'est pas si mal, cette position de maîtresse, un peu backstage, démarre-t-elle. Moi, j'ai beaucoup de problèmes avec certaines choses du couple installé. Etre à deux dans une voiture pour partir en vacances, par exemple.»
Valérie Lemercier, 48 ans, se lie en deux temps. D'abord, comme lorsqu'on la voit sur scène, on est frappé par la légère distance qu'elle installe. Ce n'est pas elle qui vous fera le coup du long regard pénétrant, le fameux eye contact à l'américaine. Mais dès les premiers mots, c'est l'inverse. Le discours est proche, presque intime.
Muse. Valérie Lemercier n'a pas de vernis, elle parle des choses qui la font rire ou réfléchir, souvent les deux en même temps. Elle raconte le tournage d'Adieu Berthe, dans la «maison de retraite des artistes», à Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne), «là où est enterré Paul Préboist, mort vierge, dans une tombe payée par Patrick Sébastien». Les pensionnaires de l'établissement, tous issus du monde du spectacle, lui