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Libération
Critique

Mutin et soir

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Comédie anar et déjantée du duo Delépine-Kervern.
publié le 22 mai 2012 à 20h16

Venus sur scène présenter leur film, Gustave Kervern et Benoît Delépine ont chauffé la salle avant la projection en s'adressant au président du jury de la caméra d'or, Tim Roth : «On t'admire, mec, mais attention, on sait où tu habites à Los Angeles, on sait où tes enfants vont à l'école… Si tu nous donnes pas le prix, ça va mal se passer pour toi…» Thierry Frémaux, délégué général du Festival, a déclaré que l'équipe du film avait cassé tout le matériel pendant le photocall. Pourtant, Benoît Poelvoorde, acteur principal avec Albert Dupontel, a assuré qu'ils étaient sobres «pour une fois». Il était 11 heures du matin.

Le Grand Soir est une nouvelle comédie dépressive et déjantée sur le plus vieux punk à chien d'Europe, Not (Poelvoorde, qu'on n'avait pas vu aussi bon depuis longtemps), traînant sa liberté et son clebs dans une ZAC à la con. Son frère, Jean-Pierre (Albert Dupontel), vendeur de matelas, va bientôt péter un câble après avoir été lourdé de son boulot. Il devient punk à son tour, avec la crête et le mot «dead» gravé sur le front.

Les parents du duo sont deux cinglés (les fantastiques Areski Belkacem et Brigitte Fontaine), tenanciers du restaurant la Pataterie. Adepte de la 8,6 et du pogo de parking, Not pratique l’inadaptation avec tout le courage que requièrent la vie dans la rue et la manche. Quand le frangin bascule à son tour, ils cherchent à allumer ensemble le feu de la révolte avec un rendez-vous donné aux insurgés devant le