Y a enfin du soleil dans le cœur des festivaliers qui, depuis qu'ils ont vu le Carax, «Au lit, moteur !», un truc comme ça, en parle avec des étoiles dedans les yeux comme s'ils avaient confondu le Festival de Cannes avec le festival de la Vierge à Lourdes. Ils l'ont vu, ils y croient. Et crient des choses bizarres comme «chef-d'œuvre», «sublime», «insurpassable», «Leos de Hurle-vent», «palme d'or».
Moi, en tant que femme, c'est plutôt aux pieds d'un CRS que je suis la nuit dernière tombée à genoux. Depuis que la gauche est passée, je suis en effet partisane de parler gentiment aux compagnies républicaines de sécurité avec plein de questions existentielles sur leur beau métier et de sourires fascinés comme quoi ça m'intéresse à mort, et même plus. Bon, j'ai un tout petit peu pris une beigne quand j'ai voulu tripoter la grosse matraque de mon nouvel ami, mais plus tard, après le service, il m'a pris la Sorbonne façon Mai 68 que j'en suis plus que retournée. Sous les pavées, la classe ! Auparavant, il y eut feu d'artifices sur la Croisette qui a permis d'admirer une innovation pyrotechnique probablement méditée dans son labo par une ancienne magicienne de chez Régécolor : un mini hors-bord tractant un véritable brushing de feux de Bengale multicolores. Yakakane qu'on voit une telle féerie ! Mais rien à côté de la fête pour «Fuck !», le film de Jim Lalouze. A boire : un cocktail vaguement mauve qui fendillait les dents de devant rien qu'à le regarder. A danser