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Libération
Portrait

Benoît Delépine et Gustave Kervern, garçons la gaffe

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Coréalisateurs du «Grand Soir»
(Roberto Frankenberg)
publié le 23 mai 2012 à 21h17

Gustave Kervern et Benoît Delépine au Festival de Cannes, c’est un pèlerinage sur les lieux émouvants de leur première rencontre. C’était il y a quatorze ans, dans une soirée sur la Croisette. A l’entrée, un verre à cocktail géant. Gustave a plongé dedans. Il était en train de s’y noyer, les bords glissants et recourbés ne permettant pas un maintien en surface, quand Benoît a lancé l’opération sauvetage. La fin d’une fête intégralement inondée, le début d’une grande amitié.

Présents à Un certain regard mardi avec leur film, le Grand Soir, Kervern et Delépine ont sobrement fêté ce retour aux sources. Démontage du décor du photocall, (faux) lancé de parpaings sur les photographes, incruste de Kervern et sa tête d'ours à la séance photo du film avec Brad Pitt, doigt d'honneur à l'acteur américain, strip-tease, chant d'amour puis de menace devant le jury et - faut-il le préciser ? - murge tonitruante. Le prix d'avoir fait enfin marrer le Festival leur est attribué.

Coloc. Dans le Grand Soir, leur cinquième film après le succès de Mammuth, ils ont embauché Brigitte Fontaine et Areski Belkacem en tenanciers d'un restaurant, la Pataterie (une chaîne qui existe réellement), sur une immense zone commerciale du sud-ouest de la France. Néons, parkings géants, Halle aux chaussures, «Grange aux cheveux» et autres hangars sont le décor. Un lieu qui a inspiré le