Le pitch des LIAISONS DANGEREUSES a gardé toute sa force d'attraction, si l'on en juge au retour éternel du chef-d'œuvre sous forme filmée, qui semble inspirer tout le monde et n'importe qui, de Milos Forman à José Dayan, de Roger Vadim à Stephen Frears. Mais le best-seller libertin de Choderlos de Laclos n'a que très peu produit de grands films, exception faite de la fantastique adaptation des Nuls en 1988 («Ils ont z-été vos amis ? Ils le seront z-encore et si la haine ira-t-à eux, l'amour ira-t-à moi.»). Le défi n'était donc pas mince pour le Coréen Hur Jin-ho, qui corse encore la difficulté en tournant ses Liaisons dans le Shanghai prérévolutionnaire des années 30, en mandarin, avec des acteurs du cru et pour le compte d'une production entièrement chinoise. Curieusement, tout l'effort du film porte sur cette reconstitution d'un contexte transposé (poudroiement des lumières, décors, costumes et actrices de porcelaine, mais Hou Hsiao-hsien ou Ang Lee, dans le même cadre, ont déjà fait beaucoup mieux) plutôt que sur l'adaptation elle-même, survolée. Un tel film réclamait l'inverse.
Qu'est-ce que ça fout là ? Présenté à Un certain regard, le nouveau film de Catherine Corsini relate sous la forme d'un thriller psychologique à sabots XXL la croisée tragique de TROIS MONDES. Celui d'une bourgeoisie banlieusarde de petites frappes parvenues qui tuent un pauvre type sur la route en déconnant avec la grosse Merco de beau-papa, cel