Menu
Libération

Je me suicide au Kinder Bueno

Article réservé aux abonnés
publié le 24 mai 2012 à 22h16

Je suis bien heureuse d'être à Cannes. Et pas aux Galapagos où pourtant la cueillette des œufs de tortue bat son plein. Surtout la nuit où, perdant ce qui leur reste de sens commun et faisant fi de toute prudence, des gens me parlent. Par exemple, une importante jeune réalisatrice habillée en toute nue qui, tout en me broyant l'avant-bras pour me convaincre, explique : «Attends, j'ai fait un documentaire sur des filles qui bougent leur cul sur du hip-hop en se racontant des trucs girly, ben quand je vois les films en compétition officielle, je comprends pas pourquoi ils l'ont pas pris.» Et d'aller bouger son cul sur du hip-hop pour oublier cette vraie injustice. J'aime bien aussi le torrent de gentillesse et de respect du genre humain («bonsoir amour !», «salut mon cœur !») qui inonde le festival, surtout entre les filles qui bougent leur cul sur du hip-hop : «T'as vu la pouffe, elle s'est tellement épilée les sourcils que des morceaux de cerveau sont venus avec.» Ou bien : «C'est bien Jeanne Balibar, assise là-bas sur le capot d'une limousine? Quelqu'un lui a pris le pouls récemment ?»

Cela dit, au bureau de la dream team Libé, où c'était hier la journée dite «à la rue, on est à poil au niveau du billet», le débat (podcastable sur mon site soizick-kgb.cia) continue néanmoins à faire rage que les entretiens de Cerisy-la-Salle, c'est du Pif gadget à côté. «C'est un film complément chinois mais en même temps il