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Libération
Critique

Le mystère des ambulances bulgares

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Gyrophare . Docu sur le système de santé bulgare cabossé.
publié le 24 mai 2012 à 22h16

Nouvel écho de l'efflorescence d'un cinéma façonné en Bulgarie et digne de se montrer en festival, Sofia's Last Ambulance invite à se repencher sur le cas des infirmières bulgares. Pas celles troquées à un ex-despote en Libye par un ex-président français en échange d'on ne sait quoi, mais les survivantes chevaleresques (et leurs collègues mâles) d'un système de santé en crête du marasme local, drainé depuis vingt ans de ses subsides et ses énergies par l'atonie gouvernementale et les travers mafieux.

A Sofia, il ne resterait, nous dit-on, que 13 ambulances pour le million et demi d’habitants d’une capitale où l’on n’est pas moins malade ou accidenté qu’ailleurs. Treize carlingues médicalisées, abandonnées à la rouille et aux pannes, que presque plus personne ne veut conduire d’un drame à un autre, sinon par un acte de dévouement d’un héroïsme déraisonné qui défierait les moyens faméliques et les remparts dressés par le système. Qui sont ces gens, interroge le film, qui passent et perdent leurs vies sur des routes congestionnées ? Que reste-t-il de l’urgence dans la routine d’un urgentiste sous-payé ? L’ex-violoniste Ilian Metev entreprend d’y répondre par une heure de traversée de l’incendie social bulgare, récit très musical d’une journée embarquée, où il condense deux années d’accompagnement documentaire.

Un film dont le seul défaut est de se vouloir trop absolument édifiant. Séduisant, aventureux et parfois même drôle («Tu crois vraiment qu'on risque de se fair