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Critique

«Miss Lovely», boulet tandoori

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Cheap . Evocation ratée et bien trop sérieuse des séries Z érotiques indiennes des années 80.
«Miss Lovely» de Ashim Ahluwalia. (© Neel Tanuj Patel)
publié le 24 mai 2012 à 22h16

Très attendu, Miss Lovely, d'Ashim Ahluwalia, devait nous introduire à une nouvelle dimension du cinéma indien, qui ne soit pas celle qui domine un marché national du sous-continent écrasé par Bollywood. D'ailleurs, c'est en ces termes que le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a introduit le film, et que le cinéaste lui-même s'est présenté, affirmant que, la plupart du temps, les spectateurs abordaient le cinéma indien avec un certain nombre de préjugés. Avec Peddlers, le polar à la Semaine de la critique, et Gang of Waseypur, la fresque sur la mafia que montrait la Quinzaine des réalisateurs, l'hypothèse d'un frémissement hors des habituelles frasques chantées-dansées des studios de Bombay est enregistrée par les capteurs en alerte du Festival.

«Ed Wood». La douche froide sur Miss Lovely a été d'autant plus sévère que le sujet du film avait de quoi échauffer les esprits. En effet, sur le papier, il s'agit de l'évocation du monde de la série Z d'horreur érotique, sous-catégorie de la production indienne, à travers le destin et la rivalité de deux frères, producteurs-réalisateurs, Vicky et Sonu dans les années 80. En fait, Ashim Ahluwalia, né en 1972 à Bombay, avait d'abord envisagé faire un documentaire sur cet univers très particulier qui n'est pas sans évoquer les travaux cheap d'Ed Wood et les films rec