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Critique

«Camille redouble», flamme des années 80

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Les critiques du Festival de Cannes 2012dossier
Boum. Noémie Lvovsky nous embarque dans une machine à remonter le temps et retrouve sa vie d’ado.
publié le 25 mai 2012 à 21h26

Peggy Sue s'est mariée est certainement un des plus beaux films de Francis Ford Coppola. Noémie Lvovsky reprend le principe dans son Camille redouble : elle interprète le rôle-titre, la quarantaine, un peu alcoolique, un peu mal dans une carrière d'actrice ratée, elle se fait larguer par l'homme de sa vie et file seule à la fête du nouvel an chez des amies. Aux douze coups de minuit, elle s'évanouit et se réveille transportée dans son passé eighties. Elle retrouve ses parents, ses copines de lycée. Elle a son corps de femme mûre, elle n'a rien perdu de l'expérience des années. Autour d'elle, les proches, les profs, les mecs ne s'aperçoivent pas qu'elle n'est plus une ado et la traitent comme si elle avait 16 ans.

Fantaisie. Lvovsky passe très vite sur le caractère invraisemblable de la situation et va droit au cœur émouvant de ces retrouvailles avec la jeunesse abolie et tout ce qui a été froissé, mutilé ou purement et simplement anéanti au fil du temps, tels ses parents morts et soudain vivants devant elle. Obligée de replonger au look Cyndi Lauper punk à fripes, Camille s'accommode très bien de sa condition étrangement désynchronisée. Quelque chose redevient possible : une excitation, une fraîcheur des expériences et des rencontres… Mais il faut aussi se débrouiller avec son mari qui n'est alors qu'un freluquet du cours de théâtre qui se pique de photographie (interprété aux deux âges par Samir Guesmi). Furieuse d'avoir été abandonnée, ell