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Libération
Critique à l'oeil

Lvovsky entre en cougar

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Dans le doux et féroce "Camille redouble", une femme part à la recherche de celle qu'elle n'est plus.
(arnaudborrel-fcommefilm-cine@ )
publié le 25 mai 2012 à 18h13
(mis à jour le 26 mai 2012 à 12h38)

Au milieu des années 90, Noémie Lvovsky cassait la baraque avec Oublie-moi et le très expé Petites, cut-up halluciné de gamines à toute vitesse.

Déjà l'adolescence était au coeur de sa recherche, être une fille qui grandit, sans niaiserie, avec tout le mauvais goût de l'âge ingrat. Ça ressemblait à ça, dans la Vie ne me fait pas peur (1999) :

La mère et la fille

Pour Camille redouble, l'actrice et réalisatrice prend un schéma bien usé à Hollywood : le personnage qui se retrouve dans la peau de celui qu'il était à l'âge de seize ans, et qui doit, avec son esprit adulte, recommencer toute son éducation amoureuse, et empêcher l'avenir fâcheux d'arriver. Ici, Camille doit ne pas se remarier avec l'homme qui l'a faite souffrir en la quittant, et faire que sa mère ne meure pas d'une rupture d'anévrisme (une mission difficile, comme le savent les abonnés de doctissimo.fr).

Elle a gardé son corps de quadra, et la voilà glissée dans des robes de 1985 (année fétiche pour cette cuvée cannoise, avec Dolan, Larrain ou Ahluwalia, comme les années 60 avaient pu l'être, sauf qu'au lieu de pop, les eighties sont glauques).

C'est Yolande Moreau qui joue la mère. Le film est dédié à Madeleine Lvovsky. Où Noémie nous redit ce que toute personne qui a perdu un géniteur sait d'