Après le Festival éclaboussant de l'an passé (Terrence Malick, le Drive de Nicolas Winding Refn, Dominique Strauss-Kahn, Lars Von Trier en freestyle…), 2012 aura eu des airs de cuvée coupée à l'eau gazeuse. Cannes, c'est douze jours de cinéma et autant pour essayer de penser deux ou trois trucs en phase et en lutte avec les images à la tonne. En cinq thèmes, voici notre moisson terminale, rédigée alors que dehors la rumeur du palmarès bat son plein et que l'orage rince les derniers festivaliers.
Revivre de films en films
«On voudrait revivre / On croit qu'il est midi, mais le jour s'achève / Rien ne veut plus rien dire, fini le rêve / On se voit se lever, recommencer, sentir monter la sève / Mais ça ne se peut pas…», la chanson sublime de Manset, qui surgit dans les dernières séquences du Holy Motors de Leos Carax, a de quoi saisir et remuer.
«Revivre» en effet, Leos Carax, le phénix français, mort-ressuscité plusieurs fois entre chaque film, sait de quoi il parle. Prendre un nouveau départ, renaître, tout reprendre à zéro, le motif est présent également dans Camille redouble de la Française Noémie Lvovsky, qui se propulse dans les années 80 où elle entrevoit soudain tout ce dont il va falloir se séparer alors même que